Verger 50 ans Savagnier © Gaëlle Vadi

Quelques pistes pour vos aménagements

Vous n’êtes pas sans savoir que le déclin de la biodiversité est de plus en plus visible et que tous les indicateurs montrent que les efforts mis en place ne sont pas suffisants. 

 

 

Certaines actions, comme la revitalisation de tourbières aux Ponts-de-Martel au cours de ces dernières années ou la plantation de notre verger à Savagnier en 2013 - en photo ci-dessus - ont eu des effets significatifs importants pour la biodiversité.
Il n’est donc pas trop tard pour se lancer. Nous pensons que chacune et chacun peut, à sa manière, apporter sa pierre à l’édifice. En agissant tous ensemble, nous aurons des effets probants.

 

Nous vous proposons ci-dessous une liste d'aménagements ayant un impact bénéfique sur la biodiversité, et qui peuvent tout à fait être mis en place chez vous.

  1. Etangs et autres plans d'eau
  2. Haies et arbres isolés
  3. Nichoirs à oiseaux, à chauve-souris, à abeilles sauvages
  4. Vergers
  5. Aménagements pour la petite faune ou la flore
  6. Autres

1. Etangs et autres plan d'eau

D’abord il faut creuser, étancher, puis laisser la pluie remplir l’étang. Ensuite, on peut aider la faune en installant quelques plantes indigènes. Puis on laisse faire le temps et la nature…

Progressivement, les plantes appelleront diverses sortes d’insectes aquatiques, comme les notonectes ou les libellules, dont les larves se développent dans l’eau. Les araignées d’eau y trouveront, quant à elles, tout ce dont elles ont besoin en termes de nourriture, d’habitats et de cachettes. Une fois tout ce petit monde installé, les batraciens n’hésiteront pas une minute avant d’investir les lieux ! Tritons, grenouilles et crapauds se feront une joie de coloniser ces nouveaux espaces. Lorsqu’elle n’y vit pas complètement immergée, cette petite faune a besoin d’eau, pour s’y tremper ou pour s’y reproduire etc. Ces points d’eau sont également des îlots de repos sur le trajet de migration des batraciens. Plus il y a d’étangs, plus loin les amphibiens peuvent migrer et se reproduire sans mettre leur vie en péril et plus il y a d’échanges génétiques. Ce qui est important dans un contexte de changements environnemental, quand on sait que la diversité génétique favorise l’adaptation des espèces. Au Val-de-Ruz par exemple la présence de nouveaux étangs a permis à la population de crapauds accoucheurs de reprendre de la vigueur.

Aujourd’hui, le constat général est que cette petite faune des milieux humides n’a plus assez d’espace et d’habitats, notamment à cause du passé d’exploitation et d’assèchement des environnements humides par les humains. Ces activités ont entrainé une diminution drastique des populations. Chez les batraciens, L’OFEV[1] indique que 14 des 19 espèces indigènes, soit 74 %, sont exposées à une probable extinction.

Il est donc primordial de recréer des zones humides afin de redonner à cette faune un habitat décent et pérenne ! Aujourd’hui, cette trame bleue est encore très insuffisante sur le territoire neuchâtelois. Concernés par cette problématique, plusieurs particuliers ont décidé d’agir pour la renforcer. Voici un petit aperçu des plans d’eau réalisés jusqu’à présent.

2. Haies et arbres isolés

Les haies vives permettent aux mulots, hermines, hérissons et autres représentants de la petite faune de se déplacer sans être repérés. Grâce à ces couloirs, ces animaux peuvent rejoindre différentes zones de verdure et agrandir leur territoire. Ces haies facilitent la recherche de nourriture et la reproduction des espèces.

Réalisées avec des arbustes indigènes, les haies vives sont composées d’une variété d’essences, feuillus et épineux confondus, qui permettent de satisfaire les besoins alimentaires et de nidation des divers animaux. Certains arbustes attireront par exemple des oiseaux, et toute une foule d’insectes qui se nourriront de leur fleurs, pollinisant alentours dans les jardins et les champs. Les haies sont donc bénéfiques pour la biodiversité tout en pouvant servir les intérêts des agriculteurs et des jardiniers.

De plus, les haies se fondent agréablement dans le paysage : elles cassent la monotonie des grands espaces uniformes et habillent joliment un bord de chemin ou de jardin privé. Autres points d’importance, les haies vives fournissent de l’ombre durant les sècheresses estivales et coupent les rafales lors de forts vents. Ces deux avantages ne sont pas négligeables dans le contexte du changement climatique!

Prochainement nous vous présenterons quelques photos des différentes haies vives plantées dans le cadre des 60 ans de Pro Natura Neuchâtel.

3. Nichoirs à oiseaux, à chauve-souris, à abeilles sauvages

Aujourd’hui entre les bâtiments modernes et les rénovations d’anciennes toitures, les oiseaux ont de moins en moins d’endroits pour faire leurs nids. C’est pour cela qu’il est important de leur créer des espaces en posant des nichoirs. Mais attention, à chacun son nichoir ! Semi ouvert pour le rouge-gorge, fermé et avec de la paille pour le martinet, dans une grange pour l’hirondelle : chaque espèce à ses préférences.

Plusieurs projets impliquant la pose de nichoirs sont actuellement en développement dans le cadre de notre action. Comme l’oiseau, nous bâtissons petit à petit et nous nous réjouissons de prochainement vous dévoiler les projets achevés.

4. Vergers

Un arbre fruitier, qu’il soit seul ou entouré de ses semblables, apporte un grand bénéfice pour la biodiversité. Ses fruits nourriront nos estomacs, oui, mais aussi ceux d’insectes et d’autres animaux. Ses racines maintiennent l’humidité et favorisent l’infiltration de l’eau de pluie dans le sol. Ses branches font barrière au vent, procurent de l’ombre et des habitats variés. Ses cavités deviennent, avec le temps, de nouveaux habitats pour une faune toujours plus riche.

Et quel plaisir d’aller directement cueillir un fruit mûr sur l’arbre ! Pour les planter, il peut être utile de se faire conseiller : variétés locales, technique de plantation et d’entretien … c’est tout un art de planter et d’entretenir des fruitiers. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez planter un verger sur votre terrain !

5. Aménagements pour la petite faune ou la flore

Arbre isolé, tas de bois mort, tas de pierres, bac avec fleurs indigènes sur son balcon ou hôtel à insectes sont aussi de petits aménagements utiles. Simples à réaliser, ils demandent peu d’entretien tout en offrant un lieu refuge à la petite faune et aux reptiles.

Pour qu’ils soient rapidement investis, il faut toutefois respecter quelques règles clefs. Plusieurs personnes se sont lancées avec les conseils de Pro Natura Neuchâtel. Alors, pourquoi pas vous ?

6. Autres

Actuellement nous avons déjà réalisé une dune pour les abeilles terricoles, prodigué par deux fois des conseils pour accueillir plus de biodiversité au jardin et participé à la végétalisation d'une cours d'école.