Ombellifère

Les acteurs

Que l'on mesure quelques millimètres ou plusieurs mètres, que l'on soit animal ou végétal, chaque être vivant a son rôle à jouer.

Dans un monde confronté à de nombreux défis environnementaux, il est rassurant de savoir qu'il existe des individus qui consacrent un peu de temps et d’énergie pour la préservation de la biodiversité. Nous avons eu l'occasion de rencontrer quelques-uns de ces acteurs inspirants, des personnes ordinaires, qui par leur engagement volontaire, font une différence pour un avenir meilleur. Leurs histoires reflètent leurs engagements, leurs motivations et les émotions qu'ils ressentent lorsqu’ils agissent pour la biodiversité.

LES MEMBRES FONDATEURS

La Ligue Neuchâteloise pour la Protection de la Nature (LNPN) est fondées par une soixantaine de personnes le 21 septembre 1963.

"Nous voyons que les surfaces où règne encore les lois naturelles de l'équilibre de la vie se réduisent toujours davantage", lisait-on, en 1964 déjà, dans le premier rapport de la LNPN rédigé par Otto Attinger, premier président. Face à l'industrialisation, à l'extension des banlieues, à l'intensification des pratiques agricoles et touristiques, aux atteintes aux paysages, il écrit : "on peut déplorer cette évolution, mais il serait vain de se cantonner dans une opposition stérile. Il nous semble en revanche possible et nécessaire de conserver quelques territoires témoins, où la nature serait respectée."

Le comité fondateur de la LNPN (Pro Natura Neuchâtel depuis 1997), rassemble le conservateur cantonal des monuments et sites Roger Vionnet, le pasteur Claude Monnin, le futur conseiller fédéral Pierre Aubert, l'artiste-peintre Pierrette Bauer-Bovet, les naturalistes Emile Brodbeck et Claude Philippin et, surtout, le botaniste Adolf Ischer, président de la Commission neuchâteloise pour la protection de la nature.

DANIEL WEBER - responsable des réserves de 1986 à 2007

Daniel Weber a œuvré au sein de la section neuchâteloise de Pro Natura pendant plus de 30 ans. D’abord comme bénévole, puis en tant que salarié avec le titre de responsable des réserves, ainsi que comme membre du comité. Il était dessinateur-architecte de formation mais cultivait une réelle passion pour les orchidées. Elles étaient sa principale préoccupation et son cheval de bataille lorsqu’il s’agissait de protection de la nature. Elles l’ont d’ailleurs mené jusqu’au Centre de recherche Charles Darwin dans les Galápagos, où il est resté pendant 6 ans.

Dès les années 60, il a accumulé des informations concernant la nature, que ce soit dans le canton de Neuchâtel, dans le reste de la Suisse ou en Europe, avec une sensibilité particulière pour la Réserve du Pertuis-du-Sault. C’était aussi un passionné de photographie et ses clichés sont devenus les témoins des changements de la nature, des lieux qu’il a visités mais aussi de son travail au sein des réserves neuchâteloises. À la fin de sa vie, il a légué à Pro Natura une multitude de classeurs, des photographies et presque 150'000 diapositives de différents lieux protégés du canton et de Suisse.

Ses connaissances étaient impressionnantes, il savait précisément trouver le cliché ou l’information concernant une réserve, une plante ou un animal que nous lui demandions. Ses classeurs sont encore aujourd’hui une base de travail indispensable pour ses successeurs. Ils sont une source extraordinaire d’informations concernant l’évolution de la nature et de la biodiversité dans le canton de Neuchâtel et dans quelques endroits précis de la Suisse.

COLIN - consacre une partie de son temps à des journées de bénévolat

Colin a 32 ans, il est menuisier indépendant et a participé à des journées de bénévolat chez Pro Natura Neuchâtel. Il a grandi dans un environnement qui mettait la biodiversité au centre des discussions et c’est aujourd’hui ancré dans son quotidien, dans sa façon de consommer, de manger et de se déplacer. Malgré ses efforts, il pense que consacrer du temps pour entretenir la nature est important et c’est une façon de trouver un équilibre, un moyen de trouver de la satisfaction. Il explique que quelques heures par année suffisent, que tous les gestes comptent et qu’il suffit de se lancer.

Il n’a pas l’impression de travailler quand il participe à des journées de bénévolat, c’est un moment en extérieur avec d’autres personnes qui viennent de domaines différents. C’est l’occasion d’apprendre plein de choses et de passer un bon moment, tout en se sentant utile en lisière de forêt ou dans des prairies par exemple.

Il explique que pour celles et ceux qui ne savent pas comment se lancer, Pro Natura Neuchâtel est une bonne structure, il suffit de s’inscrire et de donner quelques heures de son temps. Pas besoin de connaissances ou d’une condition physique extraordinaire. C’est bien d’être conscient du déclin de la biodiversité, c’est encore mieux d’allier ses forces et d’investir un peu de son temps pour avoir un impact.